L’hypochlorhydrie est la production insuffisante d’acide chlorhydrique (HCl) dans l’estomac. Or, l’HCl participe à la digestion, notamment à celle des protéines en stimulant la pepsine. L’HCl permet de digérer également les matières grasses et les vitamines liposolubles en stimulant les enzymes pancréatiques. L’HCl va détruire les bactéries potentiellement pathogènes et inhiber les proliférations fongiques.
Au niveau entérique, les cellules G produisent de la gastrine, une hormone qui active la sécrétion d’acide chlorhydrique (HCl) par les cellules pariétales. L’initiation de la sécrétion d’HCl se fait lorsque l’on pense à la nourriture, qu’on la voit et qu’on la goûte. L’HCl permet d’abaisser à 2 le pH gastrique, c’est donc un pH acide nécessaire à l’activation d’enzymes gastriques et pancréatiques. Néanmoins, la diminution du pH va entraîner la sécrétion de somatostatine par les cellules D (antre de l’estomac), cela inhibe la production d’acide en agissant directement sur la gastrine.
Il est normal et vital de sécréter de l’acide. Cependant, lors du vieillissement, cette capacité se réduit, ce qui explique pourquoi les personnes âgées ont du mal à digérer les protéines ou le gras. Cela peut aboutir à une gastrite chronique. D’autres facteurs non naturels peuvent entraver cette production d’HCl, favorisant l’hypochlorhydrie.
Symptômes
- Digestion lente
- Diarrhée
- Brûlures, crampes
- Ballonnements
- Nausée, vomissements
- Éructations, RGO, indigestion
- Acné, rougeurs cutanées
- Grande fatigue
Médicaments et hypochlorhydrie
Les AINS
Les AINS participent à la formation d’ulcère et d’état inflammatoire. En effet, ils inhibent les prostaglandines nécessaires à la production du mucus. Or, le mucus permet de protéger l’organisme de l’acide libéré. Les AINS vont également diminuer le flux sanguin gastrique qui permet d’ôter l’acide en excès. Cela va entraîner une gastrite appelée réactionnelle.
Les IPP
Le cas des IPP (inhibiteurs de la pompe à protons) est également intéressant. Sur le long terme, ces médicaments entraînent des effets iatrogènes dus à la réduction d’acide. Comme nous l’avons vu, l’HCl permet de lutter contre les infections bactériennes et fongiques. Ces médicaments gastro-résistants sont absorbés au niveau de l’intestin grêle, de là ils vont rejoindre par la circulation sanguine les cellules pariétales gastriques. Les complications de la prise d’IPP à long terme sont ainsi une prolifération bactérienne digestive (Salmonella) et une colite (Clostridium difficile).
De surcroît, les IPP vont diminuer l’absorption de vitamines et minéraux, dont la B12 et le calcium. Or, certaines études montrent que les IPP peuvent être associés à un risque accru de fracture et d’ostéoporose. Si vous suivez un traitement à base d’IPP sur plusieurs mois, vérifiez toujours que ce traitement soit justifié par votre médecin et que vous soyez supplémentés en B12.
Pour rappel, un déficit en B12 peut avoir des répercussions définitives comme la démence en raison de lésions nerveuses. D’autres symptômes sont à observer : picotements, perte de réflexes, faiblesse musculaire, difficultés motrices, anémie, confusion.
Autres facteurs favorisant l’hypochlorhydrie
Helicobacter Pylori
L’Hélicobacter Pylori est une bactérie découverte en 1982. Elle est identifiée dans la genèse de cancers de l’estomac, de gastrites et d’ulcères. Son caractère pathogène est apparu avec la modernité, comme les maladies de civilisation. L’H. Pylori va adhérer à la superficie de l’épithélium gastrique. De là, il va produire une enzyme, l’uréase, qui va neutraliser l’acidité gastrique. H. Pylori va dès lors migrer et proliférer, entraînant une ulcération, une destruction du mucus avec une inflammation et une mort cellulaire. Attention, les IPP vont camoufler le symptôme mais pas le développement de la maladie.
De façon générale, le stress chronique, la consommation d’alcool, la prise de pilule contraceptive, le sleeve, les antihistaminiques H2, l’hypothyroïdie sont aussi des facteurs favorisant l’hypochlorhydrie. Une alimentation déséquilibrée sera également une cause possible de manque d’acidité gastrique.
Les actions à mettre en place
Un déficit enzymatique peut être à rectifier selon les symptômes de la personne. Il est la plupart du temps question de procéder à une véritable réforme alimentaire qui soit adaptée à la physiopathologie de l’hypochlorhydrie. Le but est de réduire l’inconfort digestif et de le rééquilibrer.
L’utilisation de plantes thérapeutiques est également de mise pour aider la digestion des protéines et des lipides qui ne se fait plus de manière optimale.
Une action simple à mettre en place est la prise d’1 cuillère à soupe de vinaigre de cidre 15 mn avant les repas principaux.
Pour une prise en charge efficace et adaptée à votre organisme, un suivi naturopathique est conseillé.
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